Une croyance populaire qui circule dans plusieurs familles est de considérer comme vrai que moins un bébé dort, plus il va dormir. C’est-à-dire qu’on est souvent portés à retarder le moment de le mettre au lit, malgré des signes évident de fatigue afin de s’assurer que la prochaine période de dodo soit plus longue ou en sommeil plus profond.
Et pour cause, puisque chez l’adulte c’est une recette gagnante! Inutile d’aller dormir si vous n’avez pas une demande de sommeil pressante puisque vous risquez de tourner au lit en ayant en tête tous les soucis de la journée… de la semaine… du prochain mois et même de l’année à venir, sans compter ceux qui subsistent depuis des jours. On suggère souvent aux adultes qui peinent à s’endormir et à dormir toute la nuit d’éviter de faire la sieste et de reporter l’idée d’aller au lit plus tôt croyant rattraper le sommeil manquant. Et ça fonctionne! Vous n’avez qu’à interroger les nouveaux parents : pas le temps de faire de sieste en même temps que bébé, qui parfois ne dort que par période de 30 minutes et, il y a tant à faire une fois bébé au lit pour la nuit que le parent tombe littéralement de sommeil à la fin de la soirée.
Pourquoi donc, nos petits cocos ne trouvent-t-ils pas le sommeil alors qu’ils démontrent autant de signes de fatigue? C’est tout simple : c’est qu’il y a mieux à vivre que de dormir (rassurez-vous, ils n’ont pas encore le développement cognitif nécessaire pour ressasser les soucis du quotidien!). Le nouveau-né n’est pas vraiment conscient de son environnement, mais parfois suffisamment pour reconnaître qu’on le dépose lorsqu’il a sommeil et réclamer de nouveau (par des tortillements, des petits sons ou des pleurs) les bras bienveillants et le corps chaud de son parent. Au fils des jours et des semaines, il deviendra de plus en plus éveillé à tout ce qui l’entoure et surtout à l’odeur, au visage, au son familier de sa voix et au toucher de son parent affectueux et il tentera à sa façon d’en bénéficier le plus possible.
Le piège qui guette le parent, qui sera tout aussi intéressé de profiter de son bébé qui ne semble pas vouloir dormir de toute façon, est de voir son enfant devenir de plus en plus agité avec ou sans pleurs pour manifester son manque de sommeil. En fait, cette agitation continuelle représente le signe de fatigue le plus important à considérer pour déterminer si bébé a besoin de dormir. Les autres signes étant : se frotter les yeux, le nez, les oreilles, bâiller, vouloir se coller sur vous et frotter son visage dans votre cou, bouger les bras et les jambes de façon saccader; on peut même observer chez certains que les arcades sourcilières rougissent.
Lorsque qu’une majorité des signaux de fatigue sont présents, c’est que le petit train du sommeil passe (un mécanisme interne régit par le cerveau) et réclame à son hôte de s’y laisser aller. Le rôle du parent à ce moment est de tout mettre en œuvre pour voir son bébé accepter de répondre à l’appel pressant de son corps à vouloir se reposer. Il faut donc cesser toute forme de stimulation et le mettre dans un état de confort qui l’amènera à vouloir céder à cet appel.
Il est donc important de retenir que chez le bébé et l’enfant, le sommeil appelle le sommeil, ce qui veut dire que plus il dormira le jour, mieux il dormira la nuit et vice-versa. À titre de point repère, les périodes d’éveil chez le nourrisson de moins de 6 mois sont très courtes, c’est-à-dire de 30 à 60 minutes. Le maximum de 2h d’éveil entre les siestes ne peut être atteint que si bébé dort au moins des périodes de 2-3h de sommeil d’affilée, sinon sa dépense physique devient plus grande que le repos emmagasiné et une dette de sommeil finit par s’installer pouvant causer préjudice à la qualité du sommeil de bébé et à la capacité de s’y laisser aller.
Vous constatez que la dette de sommeil s’est installée? Pour la résorber, il convient de multiplier les siestes de jour, surtout si elles sont de courtes durées de même que d’allonger la période de sommeil nocturne, en devançant son coucher le soir de 15 minutes par 2-3 jours. S’il s’éveille de bonne humeur et qu’il n’a pas de signaux de fatigue dans les minutes qui suivent son lever, c’est que vous êtes sur la bonne voie.
Plus il dormira, plus il sera joyeux dès son éveil et durant les périodes d’éveil et mieux il appréciera la prochaine période de dodo, surtout si elle coïncide avec les signaux de fatigue.
Bon dodo!
Brigitte Langevin, auteure et conférencière
Experte en éducation au sommeil
Coach en PNL
De bonnes habitudes de sommeil, ça s’apprend!
www.brigittelangevin.com
https://www.facebook.com/bonneshabitudesdesommeil/
Commentaires
0 commentaire
Vous devez vous connecter pour laisser un commentaire.